La société civile et l'imagination politique

Alors que la crise politique se poursuit à Bahreïn, après l'échec des efforts de dialogue formels, le rôle de la société civile et des discussions informelles est désormais d'autant plus important. La société civile traditionnellement active de Bahreïn pourrait apporter une contribution précieuse aux efforts visant à parvenir à une résolution politique - si on lui en donne l'espace politique. Omar Sirri L'échec des efforts de dialogue à ce jour radicalise l'opposition et affaiblit les éléments réformistes au sein du gouvernement. Dans le même temps, des restrictions strictes à la liberté d'association, de parole et d'activité politique ne font pas taire les opposants politiques les plus virulents et radicaux; ils évincent plutôt les très modérés avec lesquels les autorités devront éventuellement travailler pour parvenir à une résolution politique durable de la crise. En raison de l'impasse, de nombreux Bahreïnites s'attendent à ce que l'avenir de leur pays soit déterminé par les interactions du gouvernement avec de plus grandes puissances - en particulier les États-Unis, l'Iran et l'Arabie saoudite - ajoutant au sentiment d'impuissance de la population. Mais ces pays ont de nombreuses autres priorités; et il est difficile de savoir s'ils ont une vision claire de l'avenir de Bahreïn. Malgré le blocage du dialogue officiel, la société civile traditionnellement active de Bahreïn pourrait apporter une contribution précieuse aux efforts sincères visant à parvenir à une résolution politique - si, c'est-à-dire, elle disposait de l'espace politique pour le faire. Il reste beaucoup à faire pour imaginer les possibilités réelles pour l'avenir de Bahreïn - non seulement la structure du Parlement, mais aussi la manière dont le pays pourrait développer son économie et gérer ses diverses dépendances économiques et sécuritaires, ainsi que déterminer la nature de son identité nationale. . Des discussions informelles avec divers jeunes bahreïnis suggèrent qu'il existe de nombreuses options pour un règlement politique qui pourraient fournir non seulement un certain degré de stabilité mais aussi au moins une certaine mesure de changement significatif. Une approche plus durable consisterait à s'attaquer aux causes profondes politiques et socio-économiques des divisions communautaires plutôt qu'à rechercher un accord sectaire sur le partage du pouvoir. Qu'ils se soient identifiés comme militants de l'opposition, partisans du gouvernement ou non, ces jeunes ont exprimé la conviction que la politique allait changer et qu'il y aurait un plus grand degré d'autonomisation populaire au cours de leur vie. En continuant de promouvoir le commerce, d'élargir leurs bases navales et de faire l'éloge des réformes mineures dans un contexte de revers majeurs répétés, le Royaume-Uni et les États-Unis n'offrent que peu d'incitations importantes à une réforme majeure (ou dissuasives de poursuivre le statu quo). À long terme, les soulèvements pourraient bien devenir plus violents, vengeurs et anti-occidentaux que les manifestations pacifiques de 2011.